Les Ressources de Quinola ( Edition int?grale )【電子書籍】[ Honore? de Balzac ]

<p>Quand l’auteur de cette pi?ce ne l’aurait faite que pour obtenir les ?loges universels accord?s par les journaux ? ses livres, et qui peut-?tre ont d?pass? ce qui lui ?tait d?, les Ressources de Quinola seraient une excellente sp?culation litt?raire ; mais, en se voyant l’objet de tant de louanges et de tant d’injures, il a compris que ses d?buts au th??tre seraient encore plus difficiles que ne l’ont ?t? ses d?buts en litt?rature, et il s’est arm? de courage pour le pr?sent comme pour l’avenir.</p> <p>Un jour viendra que cette pi?ce servira de b?lier pour battre en br?che une pi?ce nouvelle, comme on a pris tous ses livres, et m?me sa pi?ce intitul?e Vautrin, pour en accabler les Ressources de Quinola.</p> <p>Quelque calme que doive ?tre sa r?signation, l’auteur ne peut s’emp?cher de faire ici deux remarques.</p> <p>Parmi cinquante faiseurs de feuilletons, il n’en est pas un seul qui n’ait trait? comme une fable, invent?e par l’auteur, le fait historique sur lequel repose cette pi?ce des Ressources de Quinola.</p> <p>Longtemps avant que M. Arago ne mentionn?t ce fait dans son histoire de la vapeur, publi?e dans l’Annuaire du Bureau des longitudes, l’auteur, ? qui le fait ?tait connu, avait pressenti la grande com?die qui devait avoir pr?c?d? l’acte de d?sespoir auquel fut pouss? l’inventeur inconnu qui, en plein seizi?me si?cle, fit marcher par la vapeur un navire dans le port de Barcelone, et le coula lui-m?me en pr?sence de deux cent mille spectateurs.</p> <p>Cette observation r?pond aux d?risions qu’a soulev?es la pr?tendue supposition de l’invention de la vapeur avant le marquis de Worcester, Salomon de Caus et Papin.</p> <p>La deuxi?me observation porte sur l’?trange calomnie sous laquelle presque tous les faiseurs de feuilletons ont accabl? Lavradi, l’un des personnages de cette com?die, et dont ils ont voulu faire une cr?ation hideuse. En lisant la pi?ce, dont l’analyse n’a ?t? faite exactement par aucun critique, on verra que Lavradi, condamn? pour dix ans aux pr?sides, vient demander sa gr?ce au roi. Tout le monde sait combien les peines les plus s?v?res ?taient prodigu?es dans le seizi?me si?cle pour les moindres d?lits, et avec quelle indulgence sont accueillis dans le vieux th??tre les valets dans la position o? se trouve Quinola.</p> <p>On ferait plusieurs volumes avec les lamentations des critiques qui, depuis bient?t vingt ans, demandaient des com?dies dans la forme italienne, espagnole ou anglaise : on en essaye une ; et tous aiment mieux oublier ce qu’ils ont dit depuis vingt ans plut?t que de manquer ? ?touffer un homme assez hardi pour s’aventurer dans une voie si f?conde, et que son anciennet? rend aujourd’hui presque nouvelle.</p> <p>N’oublions pas de rappeler, ? la honte de notre ?poque, le hourra d’improbations par lequel fut accueilli le titre de duc de Neptunado, cherch? par Philippe II pour l’inventeur, hourra auquel les lecteurs instruits refuseront de croire, mais qui fut tel, que les acteurs, en gens intelligents, retranch?rent ce titre dans le reste de la pi?ce. Ce hourra fut pouss? par des spectateurs qui, tous les matins, lisent dans les journaux le titre de duc de la Victoire, donn? ? Espartero, et qui ne pouvaient pas ignorer le titre de prince de la Paix, donn? au dernier favori de l’avant-dernier roi d’Espagne. Comment pr?voir une pareille ignorance ? Qui ne sait que la plupart des titres espagnols, surtout au temps de Charles-Quint et de Philippe II, rappellent la circonstance ? laquelle ils furent dus.</p> <p>Orendayes prit le titre de la Pes, pour avoir sign? le trait? de 1725.</p> <p>Un amiral prit celui de Transport-Real, pour avoir conduit l’Infant en Italie.</p> <p>Navarro prit celui de la Vittoria apr?s le combat naval de Toulon, quoique la victoire e?t ?t? ind?cise.</p> <p>Ces exemples, et tant d’autres, sont surpass?s par le fameux ministre des finances, n?gociant parvenu, qui prit le titre de marquis de Rien-en-Soi (l’Ensenada).</p> <p>En produisant une ?uvre faite avec toutes les libert?s des vieux th??tres fran?ais et espagnol, l’auteur s’est permis une tentative appel?e par les v?ux de plus d’un organe de l’opinion publique et de tous ceux qui assistent aux premi?res repr?sentations : il a voulu convoquer un vrai public, et faire repr?senter la pi?ce devant une salle pleine de spectateurs payants. L’insucc?s de cette ?preuve a ?t? si bien constat? par tous les journaux, que la n?cessit? des claqueurs en reste ? jamais d?montr?e.</p> <p>L’auteur ?tait entre ce dilemme, que lui posaient les personnes expertes en cette mati?re : introduire douze cents spectateurs non payants, le succ?s ainsi obtenu sera ni? ; faire payer leur place ? douze cents spectateurs, c’est rendre le succ?s presque impossible. L’auteur a pr?f?r? le p?ril. Telle est la raison de cette premi?re repr?sentation, o? tant de personnes ont ?t? m?contentes d’avoir ?t? ?lev?es ? la dignit? de juges ind?pendants.</p> <p>L’auteur rentrera donc dans l’orni?re honteuse et ignoble que tant d’abus ont creus?e aux succ?s dramatiques ; mais il n’est pas inutile de dire ici que la premi?re repr?sentation des Ressources de Quinola fut ainsi donn?e au b?n?fice des claqueurs, qui sont les seuls triomphateurs de cette soir?e, d’o? ils avaient ?t? bannis.</p> <p>Pour caract?riser les critiques faites sur cette com?die, il suffira de dire que sur cinquante journaux qui tous, depuis vingt ans, prodiguent au dernier vaudevilliste tomb? cette phrase banale : La pi?ce est d’un homme d’esprit qui saura prendre sa revanche, aucun ne s’en est servi pour les Ressources de Quinola, que tous tenaient ? enterrer. Cette remarque suffit ? l’ambition de l’auteur.</p> <p>Sans que l’auteur e?t rien fait pour obtenir de telles promesses, quelques personnes avaient d’avance accord? leurs encouragements ? sa tentative, et celles-l? se sont montr?es plus injurieuses que critiques ; mais l’auteur regarde de tels m?comptes comme les plus grands bonheurs qui puissent lui arriver, car on gagne de l’exp?rience en perdant de faux amis. Aussi, est-ce autant un plaisir qu’un devoir pour lui que de remercier publiquement les personnes qui lui sont rest?es fid?les comme monsieur L?on Gozlan, envers lequel il a contract? une dette de reconnaissance ; comme monsieur Victor Hugo, qui a, pour ainsi dire, protest? contre le public de la premi?re repr?sentation, en revenant voir la pi?ce ? la seconde ; comme monsieur de Lamartine et madame de Girardin, qui ont maintenu leur premier jugement malgr? l’irritation g?n?rale. De telles approbations consoleraient d’une chute.</p>画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。

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